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La sonothèque nomade : Cornet de route #3

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Cornet de route #3 : Annaba —novembre 2019

 

Dans les rues d’Annaba, nous venions de quitter le « boulevard » et allions vers le bord de mer, guidé·e·s par Khedoudja Rym. Nous avons été accosté·e·s par un ou deux passants curieux , elle nous traduisait, car contrairement aux personnes rencontrées jusqu’ici, ils ne parlaient pas français.

L’un a chanté, et puis les enfants sont arrivés, c’était la sortie de l’école, rapidement un petit attroupement, une fillette et son petit frère veulent nous chanter quelque chose, elle démarre, s’arrête, tous autour reprennent en choeur, tous les présents connaissent ce chant, on sent que c’est quelque chose de fort et d’important pour eux.

On se renseignera ensuite pour trouver les paroles et la traduction, c’est un chant patriotique de la guerre d’indépendance, l’un des plus connus, rendu célèbre dès 1945, Min Djibalina.

Localisation : 36°54’49.9″N 7°45’58.5″E

De nos montagnes a raisonné le chant des hommes libres nous appelant à l’indépendance,

Nous appelant à l’indépendance, l’indépendance de notre patrie.

Notre sacrifice pour la patrie est plus important que la vie;

Je sacrifie ma vie et ma propriété pour toi.

O mon pays, O mon pays, je n’aime que toi;

Mon cœur a oublié le monde et s’est perdu dans ton amour.

Tout en toi grandit, son amour est végétal.

Puisse-t-il un jour arriver où la vie sera joyeuse.

Nous défendons de nos âmes chaque foulée de ton sol:

Nous sommes les fils des lions, laisse nous nous occuper de tes ennemis.

Tu as dans l’histoire un rang rayonnant au-delà de tes hauteurs.

Tu as des paysages grandioses qui ne cessent d’acclamer ta beauté.

Nous sommes un mur qui t’entoure et des montagnes stables:

Nous sommes les fils de l’Algérie, peuple résolu et résistant.

(paroles de Mohamed Mahboub Stambouli)

Tout s’est passé très vite, rencontre fulgurante, nous n’avons pas trop compris ce qui se passait, et en réécoutant, on entend tellement de vie et de spontanéité, nous avons rencontré au cours de cette semaine tant de belles personnes et tant d’espoirs, « Puisse-t-il arriver un jour où la vie sera joyeuse », oui, et la parole libre, c’est tout ce qu’on souhaite et pour chacun·ne en Algérie comme ailleurs.